Accueil Actualités Journée mondiale de l’Architecture : Repenser une nécessité, valoriser un espace de vie

Journée mondiale de l’Architecture : Repenser une nécessité, valoriser un espace de vie

 

Il n’est point réconfortant de constater qu’à la fin du quart de ce XXIe siècle, la profession d’architecte demeure encore sous nos cieux si peu(re)connue et si mal installée dans son environnement… A Monastir, l’Ordre des architectes ambitionne d’entamer une revalorisation nationale…

Aujourd’hui, le monde célèbre la Journée internationale de l’architecture, le seul secteur qui touche quasiment à tous les aspects de la vie en société et à toutes ses dimensions. Du fastueux à l’économique, de l’esthétique à l’environnemental, de l’historique au créatif, de l’utile à l’indispensable…, le tout dans l’objectif majeur d’installer l’homogénéité d’un cadre où il ferait bon vivre.

En fait, sans trop verser dans le détail, le propos étant de célébrer cette Journée mondiale, disons que l’architecte est à la fois technicien, maîtrisant les matériaux et autres éléments indispensables à la finalisation de son œuvre, et artiste-esthète pour qui le «paraître» n’est pas plus important que l’utile ou le social, afin d’installer le bâti dans son environnement socioéconomique. Rien à voir avec les différentes spécialités des ingénieurs qui, chacun, n’intervient que dans un segment déterminé.

Hélas, à défaut de le considérer comme un «dessinateur», un «concepteur» que peut suppléer un maître-maçon pour de petites bâtisses, notamment des habitations, ou de l’assimiler à un «ingénieur», l’architecte est rarement reconnu comme la pierre angulaire des ouvrages, depuis leur conception jusqu’à leur finalisation, que ce soit de la part du public, des autorités locales et centrales, et même des maîtres d’ouvrages. Inutile de souligner que dans les grands aménagements urbains, il est étonamment sinon l’absent, du moins la voix qu’on écoute si peu…

L’Ordre des architectes à Monastir

Quoi qu’il en soit, l’Ordre des architectes de Tunisie célèbre, en collaboration avec la délégation des Affaires culturelles, dès ce matin, à Monastir, cette Journée mondiale que la présidente, Leïla Ben Jeddou, ouvrira par une allocution, avant que ne suivent, tout au long de ce lundi, des conférences données par Taoufik Ben Hadid, Karim Chaâbane, Ayed Sriha et Ferdaws Belkadhi. Elles porteront, des cas à l’appui, sur «l’architecture, résilience et stratégie», «les priorités dans l’aménagement de nos cités de demain», «architecture du futur : fusion de tradition et d’innovasion».

Une table ronde est, également, au programme à laquelle prendront part, outre Leïla Ben Jeddou, des enseignant et d’anciens présidents et secrétaires généraux de l’Ordre des architectes, comme M’hamed Ben Ayed, Taoufik Bouslama, Med Salah Chekir, Ali Djerbi, Taoufik El Euch, Fethi Jelassi et Sihem Jendoubi. Ils débattront de la «nécessité de sensibiliser à la valeur du cadre bâti et à l’importance de l’acte architectural dans l’aménagement de l’espace de vie».

La journée prendra fin avec la diffusion de documentaires à la mémoire de la grande Irakienne Zaha Hadid et à des monuments de l’architecture mondiale, comme Franck Gehri, Toyo Ito…

«Architecturales» de Monastir

Nous ne passerons pas sous silence un événement, nouvellement créé et accueilli par Monastir, grâce au concours de l’Ordre des architectes, de l’Association de sauvegarde de la ville de Monasrir, de la délégation régionale à la culture de «Architecture & children», à savoir les «Architecturales de Monastir», qui a vécu sa session inaugurale hier, dimanche.

Destinée aux enfants et aux lycéens, la manifestation vise à sensibiliser les jeunes à la valeur des monuments, à leur résilience et résistance au facteur temps, tout en développant leur imaginaire, en rapport avec l’espace architectural.

Endadrés par des architectes et des enseignants comme Samia Gallouz, Mona Fakhfakh, Malek Derouich, Fatma Kobbi, Imène Landoulsi et Adel Hidar, ils ont profité de visites sur des sites ciblés, d’exposés et d’explications qui leur ont permis d’extérioriser leur perçu de l’élément architectural qui dépendra d’eux… demain.

S.G.


Journée mondiale de l’architecture 2023 : l’architecture pour des communautés résilientes

Créée par l’UIA en 1985, la Journée mondiale de l’architecture est célébrée chaque année le premier lundi d’octobre afin de coïncider avec la Journée mondiale de l’ONU-Habitat.

Le représentant de Union internationale des architectes (UIA) est notre Ordre des architectes de Tunisie (OAT). Mais c’est quoi un Ordre professionnel et en quoi diffère-t-il d’un Syndicat ?

La mission principale d’un Ordre est de protéger le public. De cette manière, l’Ordre vise à assurer la protection de toutes les personnes qui bénéficient des services prodigués par ses membres. 

Les Ordres professionnels ont la responsabilité de : 

• contrôler la compétence et l’intégrité de ses membres 

• assurer la surveillance de l’exercice de la profession 

• réglementer l’exercice de la profession 

• gérer le processus disciplinaire 

• favoriser le développement de la profession 

• contrôler l’exercice illégal de la profession et l’usurpation de titre 

• produire un rapport annuel

Le syndicat a quant à lui la mission de défendre l’intérêt de ses membres. Il chapeaute notamment les négociations de conventions collectives et est mobilisé pour des dossiers en lien avec l’équité salariale, les conditions de travail des employés, les relations de travail ou la santé et la sécurité au travail. La négociation des assurances collectives et des régimes de retraite est également sous son autorité.   

L’Ordre est loin d’être un Syndicat, il assure les devoirs avant les droits de ses membres dont l’inscription est obligatoire.

Du coup, l’Ordre assure directement la qualité architecturale du pays, mais est-ce le cas ? Et puis l’Ordre (malgré tous ses efforts) est-il le seul responsable ? En a-t-il vraiment l’autorité ? La réponse est loin d’être évidente. L’administration avec sa corruption, les spéculateurs qui corrompent et certains citoyens indisciplinés enveniment la situation.

En 1974, date de création de l’Ordre, devient paradoxalement le commencement d’une décadence de la qualité architecturale tant que tout joue contre cet Ordre qui est devenu une création qui éloigne les architectes de leur mission. Les vrais et honnêtes professionnels qui refusent le système se retrouvent exclus et leurs plans deviennent dès lors une absurde formalité administrative.

Le thème de cette année proposé par l’UIA est : “Économies urbaines résilientes : les villes comme moteur de la croissance et de la reprise”. La résilience qui est la capacité à surmonter les chocs n’était vraie qu’à l’époque précoloniale et même coloniale.

Qui de vous sait qu’El Menzah 1 et El Mourouj sont du même programme social.

Oui, les architectes comme les urbanistes ont des devoirs, mais le premier rôle de l’Etat est de défendre leurs droits, celui de respecter leurs CREATIONS.

Alors de quelle Économie Urbaine Résiliente parle-t-on chez nous, quand le légal rejoint l’anarchique ?     

Ilyes Bellagha

Président de l’association

Architectes – Citoyens        

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